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 Impact du silure sur l'écosystème du Rhône

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Antoine
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MessageSujet: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMar 10 Avr 2007 - 22:18

Bonjour,
Souvenez vous .....

Bonjour
Dans le cadre de notre projet d'étude sur le silure dans le rhône, nous aurions aimé savoir si vous auriez des documents (graphiques, suivi de population) en relation avec le silure dans le Rhône (ce n'est malheureusement pas un domaine bien traité sur internet...)
En vous remerciant d'avance !
Antoine, Vincent, Rémi et Sylvain


Aujourd'hui, Antoine me fait parvenir le sujet final qu'ils ont présenté, il y a 2 semaines et m'autorise à le poster sur notre forum.
En voici son contenu...


DURAND Antoine
ROCHE Rémi
TARDY Vincent
VERDOT Sylvain

IMPACT DU SILURE SUR L’ECOSYSTEME DU RHONE
SUIVI DE POPULATION


Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image010

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image011 Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image010
Année 2006-2007

SOMMAIRE

I Le Silure

1.1 Classification systématique
1.2 Description
1.3 Comportement
1.4 Habitat
1.5 Reproduction
1.6 Régime alimentaire

II Historique et répartition géographique

2.1 Origine géographique
2.2 Historique de l’introduction en France
2.3 Evolution

III Impact du silure sur la biocénose

3.1 La compétition avec les autres espèces
3.2 La pression de prédation

IV Impact du silure sur l’activité humaine

V Technique de suivi de population de silure

5.1 Suivi par pêche à la ligne
5.2 La technique de radiopistage

VI Classement du silure en tant qu’espèce nuisible ?
6.1 Comment classer une espèce nuisible :
6.2 Qu’en est-il pour le silure ?
6.2.1 Pour ceux qui veulent faire classer le silure en espèces nuisibles.
6.2.2 La protection du silure contre le classement en temps qu’espèce nuisible.

VII Annexe


Philippe : Président et Webmaster du Silure ClubImpact du silure sur l'écosystème du Rhône Kvok10

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Dernière édition par le Dim 16 Sep 2007 - 19:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMar 10 Avr 2007 - 22:19

INTRODUCTION


La colonisation de nouvelles espèces dans un milieu relève d’un phénomène naturel, en revanche lorsque cette colonisation est d’origine anthropique elle peut avoir des effets néfastes sur le milieu. La colonisation d’espèces suite à une introduction par l’homme peut engendrer des dysfonctionnements trophiques dans les milieux concernés. Depuis des siècles beaucoup d’espèces ont été introduites, l’exemple de l’écrevisse américaine, le ragondin ou même encore la renouée du japon en sont quelques une des principales en France. Leurs colonisations se sont très vite répandues sur les territoires et ont perturbé les milieux où elles se sont installées. A la vue de ces phénomènes l’objectif de l’homme a été de mesurer les impacts qu’elles pouvaient causer et d’envisager des solutions pour remédier a ces espèces dévastatrices.

Dans le domaine de l’ichtyologie de nombreuses introductions ont eu lieu dans les milieux aquatiques français à des fins économiques. En effet l’aquaculture a amené de nombreuses espèces issues du monde entier. Le poisson chat, la perche soleil, ou encore le sandre ont su se répandre dans nos cours d’eau et ont un impact sur nos écosystèmes.

Notre nous sommes donc intéressés au silure glane, poisson d’eau douce qui a été introduit en France à la fin du XXeme siècle. On le retrouve actuellement dans la globalité de nos cours d’eau. Il s’est étendu et a colonisé très rapidement les milieux aquatiques et vit à coté d’autres espèces autochtones. Cette introduction est un sujet qui a suscité de vives réactions de la parts des pêcheurs et du grand public avec la distinction de deux opinions divergentes, les pro-silures et les anti-silures. Les dires de chacun ne sont pas toujours basés sur des données scientifiques, c’est pour cela qu’il est intéressant de mesurer son impact sur nos milieux aquatiques. Nous avons donc décidé de répondre …….

Pour cela nous examinerons dans un premier temps les différents éléments de biologie qui nous permettront de mieux connaître ce poisson, dans une seconde partie nous suivrons son évolution dans les cours d’eau français. Nous traiterons par la suite des différents impacts potentiels du silure sur la biocénose mais aussi sur l’activité humaine. De plus nous nous intéresserons aux différentes techniques existantes pour le suivi d’une population de silures. Et nous finirons par une partie législation, pour savoir comment se classe le silure dans la Loi.


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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMar 10 Avr 2007 - 22:20

I Le silure

1.1 Classification systématique

Le silure fait partie de la superclasse des poissons, de la famille des Siluridés. Nous nous intéresserons au genre Silurus et à l’espèce glanis. Voir annexe 1

1.2 Description

Le silure glane à un corps allongé de forme ovale mais aplati latéralement dans sa partie postérieure. Il a une tête large, et aplatie avec des petits yeux. Sa capacité visuelle est donc faible mais compensée par une détection acoustique perfectionnée. Sa bouche est énorme, et elle est remplie de nombreuses petites dents, serrées les unes contre les autres formant une râpe, de plus elle est ornée de six barbillons, dont deux très longs sur la partie postérieure de la gueule. Ces barbillons ont un rôle sensoriel, ceux sont des organes sensibles aux stimuli olfactifs, gustatifs, et tactiles. Il a une nageoire dorsale très petite, ainsi qu deux nageoires pectorales ossifiées et très rigides. Quand à sa nageoire anale, elle est très longue et à peine séparée de la nageoire caudale par une petite échancrure. Cette disposition lui donne un déplacement serpentiforme, il se meut par mouvements ondulatoires. La peau est nue, dépourvue d’écailles, recouverte d’un abondant mucus la rendant visqueuse. La coloration du dos est en général brun à vert olive, les flancs sont plus clairs et marbrés tandis que le ventre est de couleur blanchâtre à jaunâtre. La taille et le poids varient énormément selon sa zone géographique, il peut toutefois atteindre une taille de 4 mètres et un poids avoisinant les 300 kilogrammes. En France le plus gros spécimen pêché pesait 110kg et mesurait environ 3m. C’est l’un des plus grands poissons d’eau douce européens.

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image012

1.3 Comportement

Le silure est relativement grégaire, quand il est en phase juvénile, il vit par petit groupe. Par la suite il défend un territoire, même contre ces congénères, le territoire qu’il protège dépend de l’abondance de nourriture. C’est un poisson nocturne caché sur le fond, à l’écart des courants. Mais il peut remonter vers la surface pour son activité de prédation. C’est une espèce rustique, pouvant effectuer de grands déplacements dans les cours d’eau.

1.4 Habitat

Les habitats généraux du silure glane sont les eaux calmes et turbides des grandes rivières de plaine à courant lent. On le retrouve à une profondeur de 5 à 10 mètres, sur des fonds sableux et vaseux à l’abri de la lumière. C’est un poisson thermophile, donc d’eau chaude, sa température optimum de croissance est d’environ 28 à 30 °C. Il survit également dans les lacs naturels ou artificiels.

1.5 Reproduction

Le silure glane atteint sa maturité sexuelle à l’age de 3 à 5 ans, plus précisément 3 ans pour les mâles et 4 ans pour les femelles. Ils ont donc une reproduction sexuée, on reconnaît les mâles des femelles par la présence de petits tubercules sur le rayon osseux de la nageoire pectorale.
La période de fraie varie selon sa situation géographique, elle se situe entre fin avril et fin juillet, quand la température de l’eau dépasse les 20°C. Elle dure approximativement 2 mois. La fraie à lieu le long des rives, dans les zones ombragées à l’abri des racines d’arbres. La reproduction s’effectue la nuit, durant la période nuptiale, la femelle relâche ces ovules et sont aussitôt féconder par les gamètes du mâles. Les œufs sont recouverts d’un corps gélatineux qui favorise l’adhésion à un support, (végétation racines d’arbres, rochers). La taille des œufs est d’environ 3 mm et ils sont généralement au nombre de 30000 par kg du poids du silure. Les œufs sont gardés par le mâle tous au long de leur incubation, dans un nid de sa confection. Les œufs éclosent en 2 à 3 semaines à une température de 20°C, si la température est supérieure à 22°C, l’incubation dure 3 à 4 jours. Une fois éclos les alevins se regroupent entre eux et sont peu mobile, le mâle abandonne donc le nids. Les alevins se développent très rapidement et peuvent atteindre jusqu'à 4,5 kg au cours de leur première année.

1.6 Régime Alimentaire

Le régime alimentaire du silure varie considérablement selon son âge et la saison, l’activité de prédation se déroulant essentiellement la nuit.
Pour les alevins dont la taille est inférieure à 2 cm, leurs alimentation est principalement composée d’organismes benthiques, d’organismes de pleines eaux (plancton, Daphnies), mais aussi de débris végétaux et de larves de poissons. Pour les silures juvéniles dont la taille est inférieure à 60 cm leur alimentation est surtout composée de vers, crustacés, larves d’insectes et de poissons.
Lorsque le silure est adulte son régime alimentaire est de type omnivore mais principalement ichtyophages, c’est à dire des poissons, (chabots, carpes, ablettes, barbeaux, etc.…..)
Etant un poisson paresseux et opportuniste, il préfère s’attaquer à des proies faibles. Il attrape ses proies par aspiration, en ouvrant soudainement sa grosse bouche. Son alimentation est ralentit considérablement de décembre à février. A la fin de l’hiver, ses proies préférées sont les brèmes, les tanches, les gardons et les sandres. A l’époque estivale, il se nourrit beaucoup plus d’écrevisses et de larves d’insectes.


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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMar 10 Avr 2007 - 22:20

II Historique et répartition géographique

2.1 Origine géographique

Le silure est originaire de l’Europe centrale, à l’état naturel on le rencontre dans le réseau hydrographique du bassin du Danube du sud de la suède au nord des Alpes et vers l’est jusqu'à l’Oural, c’est à dire dans les grands fleuves comme le Danube, le Dniepr, la Volga, les affluents des mers Noire, Caspienne, Baltique, Aral, mais aussi dans les lacs ; Morat, Bienne, et Constance. Contrairement au poisson chat qui est une espèce d’origine nord américaine, ce poisson a toujours appartenu à la faune eurasiatique. L’étude de fossiles a montrés que le silure était présent dans le bassin du Rhône avant les glaciations du quaternaire. Au cours des glaciations cette espèce a disparu pour trouver refuge dans le bassin du Danube. Il serait donc plus juste de parler de re-colonisation plutôt que de colonisation.

2.2 Historique de l’introduction en France

L’historique de son introduction est peu précis mais cependant on peut regrouper plusieurs périodes. A la fin du XIXeme siècle et début XXème siècle, une série d’introduction volontaire ont eu lieu dans le bas Rhin, mais sans réussite, le silure n’a pas su s’acclimater.
En 1851, le zoologiste Valenciennes fait venir des silures de Berlin au Muséum d’Histoire Naturelle
En 1857, Mr Benhot introduits en alsace dans le Doubs des silures.
En 1966, 29 petits silures, originaires du Danube sont introduits dans un étang des Dombes.
Ces introductions ont permis au silure de se développer mais leur reproduction naturel était quasiment nul, le milieu ou ils ont était introduits ne leur convenaient pas.
Et c’est en 1968 que plusieurs spécimens (environ une vingtaines), de 300grammes ont été introduits dans la Sanne morte, affluent de la Seille, d’où ils ont pu coloniser les cours d’eau de la Saône et du Rhône.

2.3 Evolution et Distribution actuelle en France

C’est à partir de ce moment que le silure a commencé son expansion dans nos réseaux. Le réchauffement climatique, mais surtout les modifications apportées aux rivières ont permis aux silures de trouver son équilibre et de coloniser rapidement d’autre milieux.
Cette réintroduction dans les années 70 dans la Seille a été pour le moins efficace vu que dans les 20 ans qui ont suivi cette réintroduction, le silure a colonisé la majorité de nos fleuves français. Aujourd’hui on peut le pêcher dans le Rhône, la Saône, la Loire, une partie de la Garonne et une partie de la Saône, et également dans le Rhin.

Cartes de répartition du silure glane en France

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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMar 10 Avr 2007 - 22:21

III Impact du silure sur nos écosystème

3.1 La compétition avec les autres espèces prédatrices

Le développement du silure dans nos cours d’eau nous a amenés à nous demander si celui-ci ne rentre pas en compétition avec les autres espèces de poissons déjà présentes. Donc on va voir si le silure partage la même niche écologique avec les autres espèces ichtyophages ; comme le brochet et le sandre.
Tableau III : récapitulatif des principales composantes de la niche écologique du Silure (petit et grand), du Brochet et du Sandre. (Élaboré à partir de Pinter 1976 …)

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image012

D‘après le tableau ci-dessus, les proies du silure sont différentes de celles du brochet et du sandre qui se contentent de proies plus petites, et la zone de chasse du brochet est différente. Ainsi, en cas de faibles ressources, il n’y aura pas de compétition interspécifique entre le brochet, le sandre et le silure adulte car aucun n’a le même régime alimentaire ni la même zone de chasse.

On peut donc en déduire que le silure a occupé une niche écologique libre dans nos cours d’eaux. En revanche si on prend le cas des silures jeunes, on peut voir qu’ils ont le même régime alimentaire que les sandres et la même période de prédation. ils chassent tous deux des petits cyprins, dans la zone lotique de la rivière et la nuit. Donc on peut penser qu’il y a compétition entre ces deux espèces, mais pour qu’il y ait une compétition il faut que la ressource alimentaire soit limitée, ce qui n’est pas le cas des rivières françaises qui sont très riches. De plus il faut savoir que le sandre est aussi une espèce indigène, introduite en France dans les années 50, et qu’il n’appartient pas dans l’absolu à la faune piscicole française, et qu’une situation de manque de cyprins dans nos rivières relativement riches est très peu probable, il n’y a donc à priori aucun recoupement de niches écologiques entre le silure et les deux autres prédateurs majoritaires.

D’après des campagnes de pèches réaliser sur la Seille ( Annexe 2), même si le document n’est pas représentatif pour toute les rivières françaises, et il serait préférable d’avoir d’autres années de pêches pour savoir vraiment si les populations varient ou sont constantes. Mais à priori on peut voir qu’il n’y a pas de réelle compétition.

Certaines personnes accusent le silure d’être à l’origine de la diminution de la population de brochets observée depuis quelques dizaines d’années en France. Or le tableau précédent nous montre que cela ne peut être imputable au silure. On peut alors formuler l’hypothèse d’une dégradation de la qualité de l’eau de nos rivières, ce qui affecterait les populations de proies du brochet. C’est plutôt dans cette direction qu’il faut s’orienter afin d’apporter une réponse à cette diminution de brochets.

3.2 La pression de prédation

Dans la partie précédente, il a été démontré que le silure était parmi les plus grands carnassiers français, aux côtés du brochet et du sandre. Ce caractère et les quelques périodes de frénésie alimentaire du silure ont contribué à forger sa mauvaise réputation, soi disant un dévoreur asséchant littéralement le cours d’eau dans lequel on le trouvait. Les pêcheurs ont ainsi essayé de limiter sa présence sans grand succès puisqu’il est présent dans la majorité des grandes rivières, et les suivis de population ne font que confirmer cette affirmation.

Tout d’abord, il faut savoir que le silure a un rôle de régulateur, c'est-à-dire qu’il équilibre les populations de poissons blancs (brêmes…) et évite de ce fait une rupture de la chaîne trophique. Il maintient une pression de prédation qui permet la sauvegarde de la biodiversité, au contraire de ce que ses détracteurs affirment. Ainsi, un écologiste, Pain, a fait une observation en 1966 de l’impact de l’absence de prédation sur un écosystème relativement fermé (ici des rochers littoraux). Il a ainsi vu que sans pression de prédation, une majorité de la faune de ces rochers était constituée de Mytilus (moules), alors qu’on observe une plus grande diversité d’espèces (voir le tableau suivant).

Tableau récapitulatif des expériences de Pain(1966)

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image013

C’est à ce niveau-là que le silure agit dans nos rivières. Il va réguler les populations de poissons fourrages, principalement les gardons et les brêmes et éviter que ces espèces n’occupent tout le milieu au détriment des autres espèces, qu’elles soient piscicoles ou non. Ainsi, l’introduction du silure dans une eau eutrophisée par exemple, dont la faune est majoritairement composée des deux espèces de poisson citée précédemment, va réguler ces espèces en rééquilibrant leurs populations. Cela va permettre à des espèces planctophages de se développer, espèces elles-mêmes régulées par le silure, et le milieu va se rééquilibrer et retrouver un statut trophique acceptable.

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image014

(statistique générale 1988-1994 obtenue à partir des carnets de pêches volontaires sur la pêche aux engins dans le bassin Rhône-Saône, DIREN Rhône Alpes).

Ce document montre bien que, 20 ans après son arrivée dans le bassin Rhône-Saône, les populations sont équilibrées, avec une proportion de 1 carnassier pour environ 6 cyprinidés (proies des silures, sandres et brochets pour ne citer qu’eux), ce qui est le ratio d’un milieu normalement équilibré. On n’observe pas le ravage écologique annoncé à l’arrivée du silure. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Il est important de dire également qu’une pression non négligeable est exercée sur le silure, à savoir une forte pression de pêche, ainsi qu’un cannibalisme des silures lorsque leur population est en surnombre. Cette espèce s’autorégule en même temps qu’elle régule le milieu dans lequel elle est introduite.

Elle va également avoir un impact important dans les milieux envahis par des espèces nuisibles (tels le poisson-chat où l’écrevisse américaine), le silure va « nettoyer » ces milieux de ces espèces (comme le traduisent les nombreuses études stomacales des silures capturés) et ainsi rééquilibrer ces milieux comme vu précédemment. Pour plus de précisions, des graphes traduisant ce phénomène sont en annexe 2.

Il est également intéressant de noter que le silure ne véhicule pas de parasites spécifiques, uniquement des parasites communs aux poissons d’eau douces, tel le protozoaire de l’Ichtyophtiriose.

Ainsi, en réponse aux détracteurs du silure, il suffit de consulter les suivis de populations en annexe, et l’analyse qui a été faite de ces derniers, pour se rendre compte qu’ils ont tort sur le fait que le silure ravage le milieu dans lequel il est introduit.

Malgré tous ces avantages, il convient de faire la part des choses. Très peu d’études ont été effectuées sur le sujet, la majorité des affirmations ci-dessus sont des hypothèses non démontrées scientifiquement, bien que la majorité des écologistes s’accordent sur ces dernières. En effet, le milieu est parfois déséquilibré par la prolifération d’espèces comme l’écrevisse américaine qui va entraîner un déséquilibre des autres espèces susceptibles d’être chassées par le silure et ainsi fausser quelques peu ces études. De nombreux facteurs agissent de manière importante sur les espèces de cyprins chassées par les silures, ces espèces sont notamment très sensibles aux polluants divers. Bien que le silure aie un régime omnivore et puisse survivre dans des conditions difficiles, ces variations ont très certainement des effets sur son développement.
Tant que des études scientifiques poussées n’auront pas été menées, il sera difficile d’étayer les nombreuses affirmations au sujet du silure, et le bénéfice du doute n’est pas totalement ôté à ses détracteurs.


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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMar 10 Avr 2007 - 22:22

IV Impacts du silure sur l’activité humaine


Pour encore beaucoup de pêcheurs à l’heure actuelle, le silure a une très mauvaise influence sur le milieu dans lequel il vit car il serait dévastateur de l’écosystème. Nous allons voir par la suite les différents impacts sur l’activité humaine.

Le silure, de par sa présence au sommet de la chaîne trophique (il n’a aucun prédateurs), est effectivement un poisson vorace, au moins autant que le brochet ou le sandre, qui sont les deux carnassiers majoritairement présents dans nos rivières françaises. Ainsi, dans un milieu relativement pauvre en ressources alimentaires, il va effectivement entraîner une baisse de la population piscicole du milieu. En effet, il dispose d’un large éventail de « proies » (larve de poissons, batraciens, couvées de canards et même des canards parfois) qui lui permet de s’adapter à de nombreux milieux aquatiques et de rapidement appauvrir ces milieux si ces derniers ne sont pas très riches. Ainsi, un silure dans un étang ou un lac serait ravageur et entraînerait une forte diminution de la biodiversité, et ainsi une forte diminution du rendement de la pêche, mais on obtiendrait le même résultat avec des sandres ou des brochets.
Il arrive également que des grands silures se coincent dans des filets de pêcheurs et endommagent ces derniers en se débattant pour se libérer, ce qui ne contribue pas à améliorer sa réputation auprès des professionnels de la pêche.

Malgré ce caractère vorace, mais comparable à celui du brochet et du sandre, le silure a de nombreux impacts positifs pour l’activité humaine, et principalement la pêche et la pisciculture.
Tout d’abord, le silure a une capacité de croissance en milieux extrêmes relativement impressionnante, en effet il peut croître dans des eaux pauvres en oxygène, saumâtres voire salées (on a retrouvé des silures dans la mer d’Aral avant l’assèchement de cette dernière…). Il ne craint que très peu le stress (transport, élevage…) et s’accommode de toute forme de nourriture (artificielle). Toutes ces qualités combinées en font un très bon poisson d’élevage. Sa chair n’a pas très bonne réputation, et ce à tort, car fine et délicate, bien que difficile a cuisiner, c’est un met de choix, très apprécié des restaurants et des gastronomes. La valeur calorifique de sa chair le classe dans la moyenne des poissons dulçaquicoles.
On retrouve ces avantages dans les chiffres de production annuelle de silure : environ 200 tonnes en France, et un peu moins de 20 tonnes de silures pêchés dans le Rhône et la Saône en 2004.


Le silure a également un rôle de régulateur comme vu précédemment, et peut devenir intéressant dans le cadre d’une gestion de cours d’eau. Toutefois, ce caractère n’est pas encore reconnu et le silure n’entre pas dans la législation de gestion et protection des milieux aquatiques. En effet, il est encore classé comme une « espèce indigène », bien qu’il soit présent dans nos rivières depuis une trentaine d’années.

Nous ne pouvons pas parler du silure sans évoquer la principale raison qui forge sa réputation : sa valeur halieutique pour la pêche sportive, comme le traduisent les nombreux « marathons silures » organisés dans la région Rhône-Alpes et en Camargue. Les pêcheurs apprécient sa combativité et sa taille très impressionnante, et sont de plus en plus nombreux à pratiquer le « no-kill », c'est-à-dire qu’ils relâchent le silure une fois que ce dernier a été attrapé. Cela permet ainsi un suivi de population « basique » et permet d’observer la croissance des silures au fil des années. Les pêcheurs contactés nous ont avoué que le silure était le poisson sportif qu’il leur manquait et qu’il a redynamisé la pêche française, en y ajoutant une prise de choix. De plus, ils nous ont confirmés que le silure cohabite très bien avec les autres espèces, notamment dans les fosses hivernales, où de nombreuses espèces de poissons se réfugient quand la température de l’eau de surface est trop faible. Ainsi, cela leur permet de concilier pêche sportive en se confrontant au silure, mais cela ne leur ôte pas de nombreuses prises de poisson blanc.
Ce caractère de poisson de pêche sportive entraîne des effets insoupçonnés du grand public, notamment pour les structures hôtelières ou de restauration proches des zones de pêche des silures, encore plus lors des marathons, ce qui fait le bonheur des gérants de ces structures.

Ainsi, le silure de par ses nombreuses qualités et ses impacts économiques largement positifs, est en train d’évoluer positivement dans la mentalité du grand public, évolution essentielle pour la bonne santé de la pisciculture. Mais certains pêcheurs ne lui pardonnent toujours pas ses périodes de frénésie alimentaire, et font preuve de « nationalisme » piscicole à son égard, en lui préférant les autres carnassiers, parfois beaucoup plus voraces que les silures, tels les black-bass, les sandres (espèce également introduite à la réputation sulfureuse), les brochets ou les carpes.


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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMar 10 Avr 2007 - 22:23

V Technique de suivi de population de silures

Le suivi de population est une méthode très utilisée en écologie des écosystèmes, car il permet de mesurer le développement d’une population dans un milieu, et également de voir les effets de ce développement sur les autres espèces composant ce milieu, par comparaison avec leurs propres suivis de population. Pour cela, il va s’agir de mesurer le nombre d’individus dans un espace défini sur un intervalle de temps donné.
Pour procéder à un suivi de population, il existe plusieurs techniques, pour le silure la technique utilisée est la pêche à la ligne, car c’est la technique de pêche la plus utilisé en France pour le silure. Nous allons également développer le radiopistage, car il permet de suivre les silures possédant un émetteur, et ainsi connaître leurs habitudes de vie, leurs déplacements et la vitesse de colonisation d’un milieu

5.1 Pêche à la ligne

Etant donné qu’aucune étude précise n’a été réalisée sur le suivi des populations de silures, on se base sur les relevés de pêche réalisés par les pécheurs. Pour suivre les populations, on fait appel au bon vouloir des pécheurs de recenser leurs pêches. Avec ce système on a une idée du nombre de poissons, en revanche aucune vérification n’est faite, on fait confiance aux pécheurs. Ces informations ne sont que trop peu précises, mais il existe un indice qu’utilise le Conseil Supérieur de la Pèche, le CPUE (Capture Par Unité d’Effort) cette indice permet de ramener les captures d’un pécheur à son effort de pêche, et permet de voir l’abondance des populations. Il est basé sur des enquêtes réalisées auprès des pêcheurs en exercice. Cette technique a un avantage par rapport aux autres modes de collecte comme les carnets de captures car les données collectées sont fiables.

Même si le suivi des collectes de pêches à la ligne au cours des années, permet d’avoir une petite idée de l’évolution des populations, cela reste une méthode peu fiable car elle ne rend pas compte de la population réel. Le CPUE permet de voir l’évolution de l’abondance dans les zones où sont réaliser des enquêtes. Pour que les données soient vraiment intéressantes il faudrait que tous les pêcheurs consignent précisément (date, lieu, taille, poids…) leurs captures et avoir le CPUE. La pêche à la ligne n’est pas la meilleure technique mais elle permet une vue globale de l’ensemble des populations de silure dans nos cours d’eau.

5.2 Le Radiopistage du silure :

Cette opération consiste à introduire dans les silures, des émetteurs d’ondes radio pour permettre le suivi de la population de ces silures marqués et d’observer leur comportement. L’émetteur utilisé pour ce pistage radio est un émetteur interne possédant une antenne externe incluse dans la cavité général. Ils envoient des ondes radios spécifiques d’un individu à un autre entre 48 et 49MHz. La durée de vie minimum des émetteurs est de 3 ans.

Différentes étapes sont nécessaire pour réaliser l’implantation de cet émetteur.

1) Tous d’abord il faut anesthésier le silure en l’introduisant 6 à 7 minutes dans un bain anesthésiant d’une concentration de 365µ L ’eugénol à 10% dans un litre d’eau.
2) Ensuite quand le poisson est endormi il faut l’inciser derrière ces organes à l’aide d’un scalpel sans effectuer des dommages aux organes puis écarter les parois de l’incision à l’aide de d’une pince et y introduire l’émetteur.
3) Par la suite il faut recoudre la plaie ainsi créée à l’aide de fil à résorption lente
4) Tout de suite après avoir recousu la plaie, il est nécessaire injecter un antibiotique au dessus de la plaie pour limiter le risque d’infection du silure. De 2 à 2,5 mL d’antibiotique (Marbocyl à 10%), en fonction du poids du silure.
5) Tous au long de l’opération la peau du poisson doit rester humide pour éviter tous dessèchement de celle-ci et donc limiter le stress qui est déjà très important du fait de l’anesthésie pour le poisson.
6) Il faut ensuite procéder au réveil du silure, mais tout d’abord nous devons procéder à la pesée et au mesurage des individus avant leur restitution au milieu aquatique. Pour cela ils devront être placés dans un bassin dit de réveil rempli d’eau claire. Aucune mort d’individu liée à l’intervention ni à l’anesthésie.
7) Quelques heures plus tard quand les poissons sont totalement réveillés ils sont relâchés là où ils ont été prélevés.

Le suivi des silures qui possèdent cet émetteur a été soumis à un protocole. Au début pour se rendre réellement compte du mode de vie de ces silures, leur suivi a été effectué manuellement en voiture ou à pied à une fréquence de 2 à 3 fois par semaine par silure sur des périodes aussi bien nocturnes que diurnes. De plus il a été mis en place un enregistrement automatique au niveau d’un ascenseur à poisson pour compléter les données obtenues par les relevés manuels.
Trois mois plus tard le suivi de la population a été réduit à une observation des individus une fois tous les 15 jours. Lors de ces sorties, on a du relever les positions des silures sur une carte IGN au 1/25000ème. De plus, deux sorties en bateau ont été effectuées pour pouvoir repérer des silures qui s’étaient éloignés de la zone d’étude.
Six mois plus tard un premier bilan de ce marquage à était effectuer est il en est ressorti que sur les 19 silures à qui l’on a implanté l’émetteur nous avons pu en suivre 14 au cours de ces 6 mois, un des silures marqué a été péché car l’émetteur a été renvoyé, et il nous restes 4 autres individus dont nous avons perdu la trace. Pour essayer de les retrouver (si ils sont encore vivant) il serra effectué d’autres sorties en bateau un peu plus loin sur la rivière.

Les avantages de cette méthode : elle permet de cartographier les zones de vie des silure, de voir le territoire occupé par un individu et d’observer si le silure effectue une quelconque migration au long du cours d’eau en fonction de la saison et de son âge.
Les inconvénients : Le problème majeur de cette méthode est le fait qu’il existe un risque non négligeable que les individus choisis pour l’observation du mode de vie du silure soient péchés ou meurent de manière naturelle ou soient mangés au long de l’étude. Dans le cas de l’étude présentée au dessus, nous avons observé qu’un poisson a été péché sur 19. Ce qui fait qu’on a un risque de 5% que les individus soient capturés. De plus, nous avons perdu la trace de 4 poissons, ce qui nous fait un risque de 21% de perte des sujets de l’étude.

Malgré les divers inconvénients, ce type d’étude est quand même positif car il nous permet de mieux apprécier comment le silure vit et quelles sont ses habitudes au niveau d’un cours d’eau.
Par contre des études similaires devraient être menées sur d’autres cours d’eaux où l’on a déjà observé la présence de silure pour pouvoir comparer les résultats obtenus et voir si le silure a les mêmes habitudes dans tous les fleuves ou si elles changent en fonction des caractéristiques du milieu.


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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMar 10 Avr 2007 - 22:24

VI Classement du silure en tant qu'espèce nuisible

6.1 Comment classer une espèce nuisible :

Dans le droit national la réglementation concernant les « nuisibles » est codifiée au chapitre VII du Code de l'environnement, articles L.427-1 et suivants et R.427-1 et suivants.

Selon l'Article R.427-6, le ministre chargé de la chasse est actuellement le ministre de l'écologie, fixe la liste des espèces d'animaux susceptibles d'être classés nuisibles.
Article R.427-6

" Le ministre chargé de la chasse fixe la liste des espèces d'animaux susceptibles d'être classés nuisibles en application de l'article L .427-8.
Cette liste est établie après avis du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage en fonction des dommages que ces animaux peuvent causer aux activités humaines et aux équilibres biologiques.
Elle ne peut comprendre d'espèces dont la capture ou la destruction est interdite en application de l'article L. 411-1."

L'arrêté du 30 septembre 1988 a ainsi désigné comme « susceptibles d'être classées nuisibles » les espèces suivantes :
* martre.....................* ragondin................* corbeau freux
* belette.....................* rat musqué............* corneille noire
* putois......................* raton laveur...........* étourneau sansonnet
* fouine......................* vison d'Amérique....* geai des chênes
* chien viverrin............* renard...................* pie bavarde
* lapin de garenne.......* sanglier..................* pigeon ramier

En application de l'article R.427-7, dans chaque département, le préfet détermine parmi cette liste les espèces classées nuisibles, en fonction de la situation locale, pour des motifs strictement énumérés :

Article R427-7

(Décret nº 2006-665 du 7 juin 2006 art. 23 III Journal Officiel du 8 juin 2006)
(Décret n° 2006-1503 du 29 novembre 2006)
I. - Dans chaque département, le préfet détermine les espèces d'animaux nuisibles parmi celles figurant sur la liste prévue à l'article R. 427-6, en fonction de la situation locale, et pour l'un des motifs ci-après :
1º Dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publique ;
2º Pour prévenir des dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles ;
3º Pour assurer la protection de la flore et de la faune.
II. - L'arrêté du préfet est pris après avis de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage et de la fédération des chasseurs.

III. - L'arrêté est pris chaque année, pour la période allant du 1er juillet au 30 juin. (alinéa en vigueur au 1er juillet 2007)

Nous remarquons que pour classer une espèce dans la liste des espèces nuisibles il faut apporter la preuve qu’elle porte préjudice à : la santé et la sécurité publique ou aux activités agricoles, forestière et aquicoles ou aux populations floristique et faunistique (voir jurisprudence n°114996 11/06/97)

6.2 Qu’en est-il pour le silure ?
6.2.1 Pour ceux qui veulent faire classer le silure en espèces nuisibles.
La plupart des personnes qui veulent classer le silure parmi les espèces nuisibles sont des personnes qui s’inquiètent de voir la population de silure augmenter tandis que la population des poissons qu’ils pêchent est en diminution. Est-ce bien de la faute du silure ? Ou des pratiques de pêche et de la mauvaise gestion des ressources et du milieu ?
D’après eux le silure est responsable en partie de la diminution du nombre de brochets dans les cours d’eau français. Car ils remarquent par la pêche une augmentation de capture de silure et une forte diminution de brochets. De même ils craignent de voir diminuer la biodiversité du milieu aquatique. Les nombreuses rumeurs colportées à son sujet et son aspect particulier font que le silure est en train de devenir dans certaines régions de France un monstre légendaire comme ceux de Jules Verne. Le silure engendre une certaine peur auprès des riverains, cela pousse les personnes puis les élus locaux à demander le classement du silure en temps qu’espèce nuisible pour pouvoir l’éliminer de nos rivières.
6.2.2 La protection du silure contre le classement en temps qu’espèce nuisible.
Le silure est protégé en « annexe 3 » de la convention de BERNE en date du 19/09/79. En vertu de l'article 7, les espèces de faunes énumérées à l'annexe III doivent être protégées, mais une certaine exploitation est possible si le niveau de la population le permet.

SONDAGE :

Il y a de nombreux forums ou sites de pêcheurs entièrement dédiés aux poissons trophées pour la pratique sportive de la pêche, et parmi ces sites, nous avons trouvé quelques pages Internet dédiées au silure. Ces sites sont souvent l’œuvre de pêcheurs passionnés et de clubs rassemblant plusieurs de ces pêcheurs. Ces pêcheurs sont les premiers témoins de la colonisation du silure, car ils sont aux premières loges, notamment en raison du temps qu’ils passent au bord des rivières de France à exercer leur passion. Ce sont donc des interlocuteurs privilégiés des nombreux organismes s’intéressant à la gestion des écosystèmes aquatiques.

Nous avons ainsi voulu avoir leur avis sur le sujet, et nous avons pour cela soumis un vote sondage sur le site du Silure Club Rhodanien :

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image015

Nous avons ainsi posé une grande question dans ce forum dédié au silure et plutôt actif, et avons offert les choix suivants, en demandant aux votants de les justifier rapidement :
Silure, impact positif ou négatif sur l'écosystème aquatique du Rhône ?
Choix 1 : Impact totalement positif (11/16)
Choix 2 : Impact plutôt positif (5/16)
Choix 3 : Mitigé (0/16)
Choix 4 : Impact plutôt négatif (0/16)
Choix 5 : Impact totalement négatif (0/16)

Nous avons ainsi obtenu 16 réponses, la majorité concernant le 1er choix et le reste allant au 2nd choix.

Cela montre que sur ce forum, le silure a plutôt une bonne, voire une excellente image, ce qui est peu étonnant vu l’orientation de ce forum. Ce qui nous intéressait plus étaient les commentaires allant avec ces votes. Nous avons également été renvoyés vers des documents scientifiques dont certains déjà en notre possession, ce qui montre bien la volonté de se renseigner de ces passionnés.

La plupart des votants ont apporté l’argument de la niche écologique vide, de l’absence de compétition entre le silure et les autres prédateurs, et du maintien de la biodiversité. Malgré cela, on remarque également des interrogations quand à l’avenir, et les pêcheurs sont conscients du manque de recul relatif à la très récente recolonisation. D’après ces amateurs éclairés, l’impact sur les populations de poissons blancs est inexistant voire relativement positif, même dans les fleuves très colonisés, notamment dans la Seille par où il est arrivé en France. Une forumeur nous a appris que certains pêcheurs introduisaient sauvagement des silures dans des milieux où ils n’ont à priori rien à y faire (milieu clos, suffisamment de prédateurs, faible abondance), uniquement pour le côté sportif de la pêche, sans regard pour les autres espèces. Ces introductions ont pu effectivement abîmer ce milieu du fait qu’il n’y avait aucune niche écologique disponible pour le silure, mais ne sont encore une fois imputable uniquement à l’action humaine et non à une colonisation naturelle du silure.

L’ensemble des réponses apportées à ce sujet sont visionnables sur :

http://silureclubrhodanien.free.fr (section « Forum », sous-section « Le Silure »)


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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMar 10 Avr 2007 - 22:24

ANNEXE

Annexe 1 : Classification zoologique du silure Glane selon Berg (1964)

Annexe 2 : Tableau indiquant les espèces consommées par le Silure glane

Annexe 3 : Graphique des captures réalisé par les pêcheurs

Annexe 4 : Photo de la technique du radio pistage

Annexe 5 : Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, Berne, 19.IX.1979

Annexe 6 : Espèces de faune protégées


ANNEXE 1

Classification zoologique du silure Glane selon Berg ( 1964 )

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Peche110

ANNEXE 2


Tableau indiquant les espèces consommées par le Silure glane, établit à partir d’examen de contenus stomacaux de silure adultes ( PINTER, 1976 ) :

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image018

ANNEXE 3

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image019

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image020

ANNEXE 4 : Photo de la technique du radio pistage

Radio emetteur

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image012

Anesthésiant

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image013

Incision

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image014

Mise en place de l'emetteur

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image015

Réanimation

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image016

Suivi du silure

Impact du silure sur l'écosystème du Rhône Image017

ANNEXE 5

Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe
Berne, 19.IX.1979

Reconnaissant que la flore et la faune sauvages constituent un patrimoine naturel d'une valeur esthétique, scientifique, culturelle, récréative, économique et intrinsèque, qu'il importe de préserver et de transmettre aux générations futures;

Reconnaissant le rôle essentiel de la flore et de la faune sauvages dans le maintien des équilibres biologiques;

Constatant la raréfaction de nombreuses espèces de la flore et de la faune sauvages et la menace d'extinction qui pèse sur certaines d'entre elles;

Conscients de ce que la conservation des habitats naturels est l'un des éléments essentiels de la protection et de la préservation de la flore et de la faune sauvages;

Reconnaissant que la conservation de la flore et de la faune sauvages devrait être prise en considération par les gouvernements dans leurs objectifs et programmes nationaux, et qu'une coopération internationale devrait s'instaurer pour préserver en particulier les espèces migratrices;

Chapitre I – Dispositions générales

Article 3

3. Chaque Partie contractante encourage l'éducation et la diffusion d'informations générales concernant la nécessité de conserver des espèces de la flore et de la faune sauvages ainsi que leurs habitats.

Chapitre II – Conservation des espèces

Article 7

1. Chaque Partie contractante prend les mesures législatives et réglementaires appropriées et nécessaires pour protéger les espèces de faune sauvage énumérées dans l'annexe III.
2. Toute exploitation de la faune sauvage énumérée dans l'annexe III est réglementée de manière à maintenir l'existence de ces populations hors de danger, compte tenu des dispositions de l'article 2.
3. Ces mesures comprennent notamment:
1. l'institution de périodes de fermeture et/ou d'autres mesures réglementaires d'exploitation;
2. l'interdiction temporaire ou locale de l'exploitation, s'il y a lieu, afin de permettre aux populations existantes de retrouver un niveau satisfaisant;
3. la réglementation, s'il y a lieu, de la vente, de la détention, du transport ou de l'offre aux fins de vente des animaux sauvages, vivants ou morts.

Article 8

S'agissant de la capture ou de la mise à mort des espèces de faune sauvage énumérées dans l'annexe III, et dans les cas où des dérogations conformes à l'article 9 sont faites en ce qui concerne les espèces énumérées dans l'annexe II, les Parties contractantes interdisent l'utilisation de tous les moyens non sélectifs de capture et de mise à mort et des moyens susceptibles d'entraîner localement la disparition, ou de troubler gravement la tranquillité des populations d'une espèce, en particulier des moyens énumérés dans l'annexe IV.

Article 9

1. A condition qu'il n'existe pas une autre solution satisfaisante et que la dérogation ne nuise pas à la survie de la population concernée, chaque Partie contractante peut déroger aux dispositions des articles 4, 5, 6, 7 et à l'interdiction de l'utilisation des moyens visés à l'article 8:
* dans l'intérêt de la protection de la flore et de la faune;
* pour prévenir des dommages importants aux cultures, au bétail, aux forêts, aux pêcheries, aux eaux et aux autres formes de propriété;
* dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques, de la sécurité aérienne, ou d'autres intérêts publics prioritaires;
* à des fins de recherche et d'éducation, de repeuplement, de réintroduction ainsi que pour l'élevage;
* pour permettre, dans des conditions strictement contrôlées, sur une base sélective et dans une certaine mesure, la prise, la détention ou toute autre exploitation judicieuse de certains animaux et plantes sauvages en petites quantités.
2. Les Parties contractantes soumettent au Comité permanent un rapport biennal sur les dérogations faites en vertu du paragraphe précédent. Ces rapports devront mentionner:
* les populations qui font l'objet ou ont fait l'objet des dérogations et, si possible, le nombre des spécimens impliqués;
* les moyens de mise à mort ou de capture autorisés;
* les conditions de risque, les circonstances de temps et de lieu dans lesquelles ces dérogations sont intervenues;
* l'autorité habilitée à déclarer que ces conditions ont été réalisées, et habilitée à prendre les décisions relatives aux moyens qui peuvent être mis en œuvre, à leurs limites, et aux personnes chargées de l'exécution;
* les contrôles opérés.

Chapitre III – Dispositions complémentaires

Article 11

2. Chaque Partie contractante s'engage:
1. à encourager la réintroduction des espèces indigènes de la flore et de la faune sauvages lorsque cette mesure contribuerait à la conservation d'une espèce menacée d'extinction, à condition de procéder au préalable et au regard des expériences d'autres Parties contractantes à une étude en vue de rechercher si une telle réintroduction serait efficace et acceptable;
2. à contrôler strictement l'introduction des espèces non indigènes.


ANNEXE 6 : Espèces de faune protégées

SILURIFORMES

* Siluridae
o Siluris aristotelis
o Siluris glanis


Jurisprudence du Conseil d'État est venue préciser ces notions : CE n°114996 11/06/97 :
« Considérant qu'en vertu de l'article 3 du décret du 30 septembre 1988 susvisé, dans chaque département, le préfet détermine les espèces nuisibles parmi celles figurant sur la liste prévue à l'article 2 en fonction de la situation locale et pour l'un des motifs suivants : l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques, la prévention des dommages aux activités agricoles, forestières et aquacoles ou la protection de la flore et de la faune ;

Considérant qu'il résulte de ces dispositions qu'au titre d'une année considérée, il peut être légalement procédé au classement parmi les nuisibles, d'une espèce animale figurant sur la liste établie par l'arrêté du 30 septembre 1988 susvisé, dès lors que cette espèce est répandue de façon significative dans le département et que, compte tenu des caractéristiques géographiques, économiques et humaines de celui-ci, sa présence est susceptible de porter atteinte aux intérêts protégés par les dispositions précitées ou dès lors qu'il est établi qu'elle est à l'origine d'atteintes significatives à ces intérêts protégés ; »


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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMar 10 Avr 2007 - 22:25

BIBLIOGRAPHIE :

Thèse de Philippe Tixier, réalisée en 1998 dans le cadre d'un diplôme de Maitrise de biologie de l'université PARIS IV.

Fiches poissons de l’Agence de l’eau Artois Picardie (2001 2002), réalisées par Cécile Nepveu

Le Silure Club Rhodanien (SCR) : http://silureclubrhodanien.free.fr (association 1901 de passionnés du silure)

« Le silure nuisible ? » réponse à Pierre Bobard, par Philippe Tixier, le 25/07/2006

Bibliographie du silure glane : causes hydrographiques, climatiques et anthropiques,
Bulletin français de la pêche et de la pisciculture
O.Schlumber, J-P Proteau, M.Sagliocco, 2001

Le silure glane en France, évolution de son aire de répartition, et prédiction de son extension
Rapport d’étude, Conseil Supérieur de la Pêche
J.-P. Proteau, B. Valadou, T. Changeux, J. Belliard , 2006

Statistiques de pêches du bassin Rhône-Méditerranée 1988-2001

Nous avons également consulté plusieurs sites Internet dont voici les adresses :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Silure_glane

http://sites.estvideo.net/sub.club.stbg/silurus.php : photo

http://siluremax.free.fr/dotclear/index.php?2007/01/21/29-tout-sur-le-silure : législation

http://www.carnavenir.com/silure/petition_silure_groupe_2.pdf : non au classemnt nuisible

http://conventions.coe.int/Treaty/FR/Treaties/Html/104.htm : convention de berne

http://emouchet.chez-alice.fr/statut/BerneC3.htm : annexe III convention de berne

http://www.french.silurus.fr/ : donne les lien et inf sur convention de berne et législation

http://www.fedepeche53.com/dossiers/silure/silure.html : les anti silure

http://www.aquariophilie.org/forum/viewtopic.php?t=39079&view=previous&sid=cfa4692ab9eaca3ba0ff86920f376e12 : forum

www.ulg.ac.be/aquarium/visite/dt/silure2.html. : photo1

www.silurus.fr

http://www.cms.int/pdf/fr/scc/ScC_12thReport_Fr.pdf

http://www.in-crete.co.uk/floracretica/bern-convention.htm


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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMer 11 Avr 2007 - 7:59

Salutations du jour

Enfin une etude serieuse !!
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Antoine.IUT

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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMer 11 Avr 2007 - 8:30

Salut à tous !

Philippe, je me suis aperçu que j'avais oublié de te filer la conclusion !

La voilà, bonne lecture :

CONCLUSION :


Cette étude de cas nous a appris de nombreuses choses au sujet du silure.

Tout d’abord, ce n’est pas réellement un poisson introduit qui n’a jamais vécu en France auparavant, mais plutôt une espèce qui « revient » après une migration sûrement imputables aux changements de climats.

Ainsi, on peut justifier le fait que le silure occupe une niche écologique vide comme nous l’avons démontré tout au long de ce travail, avant son arrivée, puisqu’il s’agit de celle qu’il a laissée en partant. Nous avons ainsi vu que le silure n’est pas le ravageur annoncé, et que sa réputation est grandement exagérée. Malgré son aspect repoussant et son régime ichtyophages, il a su se développer sans inhiber le développement des autres espèces du milieu, ce qui traduit bien son caractère de régulateur.

Ce dernier lui confère de nombreux avantages et impacts positifs, tant sur le maintien de la biodiversité de l’écosystème dans lequel il vit, que sur le développement économique et touristique des zones où l’on peut le pêcher, zones qui parfois sont très reculées et pour qui l’arrivée du silure a été plus que bénéfique. Les pêcheurs sportifs apprécient beaucoup cet adversaire, les pêcheurs de poisson blancs, bien que mitigés il y a une vingtaine d’années s’aperçoivent aujourd’hui que son impact n’est pas si négatif que ça, bien au contraire. Il y a toutefois quelques points discutables à ce tableau, mais ils ne sont pas primordiaux et sont dépassés par les points positifs. Les mentalités sont en train de changer et de nombreux sites Internet dédiés au silure fleurissent un peu partout sur la toile, traduisant cette évolution.

Il reste toutefois toujours des sceptiques et des personnes qui s’interrogent sur les effets à longs termes de cette recolonisation, question que nous ne pourrons élucider sans des études scientifiques réellement poussées sur ce sujet. Tant que nous n’aurons pas de données concrètes et tangibles, il ne sera pas possible de balayer toutes ces interrogations, ce qui serait anti-scientifiques. Il y a, et sûrement pour quelques années encore, une part de doute à ce sujet.
Mais n’est ce pas ce qui fait avancer la science ?
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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMer 11 Avr 2007 - 11:19

Intéréssant j'imprime et je lis sa en détails !
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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMer 11 Avr 2007 - 11:39

Un gros boulot de qualité, rien à redire dessus!! afro
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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMer 11 Avr 2007 - 13:37

Salut,

Wouf...!!, chapeau, Messieurs..

A++.. Very Happy
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breton

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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyMer 11 Avr 2007 - 20:11

bonjour,
félicitations pour cette étude sérieuse, je voudrais si je puis me permettre,débattre sur certains points, tout d'abord la taille :3m me parait exagéré peut etre dans dix ans ,vu les prises, ont pechent des 2 m50, 2m30 2m40 ,2m45, mais ou sont les 2m60 ,70, 80, et 90? en raison de 3 cm par an et vu la génération énormes des 2m va y avoir du sport. faisant pratiquement une fouille stomacal au + de 2m ,début de l'automne beaucoup de ,cordicules, dressennes, anodontes,les ventres sont tellement gros que les coquillages crissent sous les doigts ,mais la plupart du temps le ventre est vide (suc gastrique puissant ?) , reste souvent la peau d'anguille,vu encore ce week end .observation sur silure de camargue uniquement.
cordialement Breton
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Antoine.IUT

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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyJeu 12 Avr 2007 - 16:50

Bonjour

je ne retrouve malheureusement plus la source pour le silure de 3m, mais il est possible que cela soit une erreur de notre part. pour autant je me souviens bien du silure de 3m et 110kg pêché dans le delta du Rhône, ça doit être le surménage...

En tout cas, content et rassuré ( ;-) ) que notre étude vous plaise .
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romainleo

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MessageSujet: Cher antoine   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyVen 31 Aoû 2007 - 9:19

Pas mal le radiopistage silure...

mais ne serait il pas de bon ton de spécifier que en aucun cas cette technique n'a été utilisée sur le Rhone et que ce n'est pas toi qui a procédé à ce suivi.

En effet, cette première étude de radiopistage a été effectuée par MIGADO (première en france et en europe) pour suivre l'impact de cette population au droit du barrage de Golfech (Tarn et Garonne) sur la Garonne. Les photos et techniques sont de MIGADO (association migrateurs Garonne Dordogne) et par ailleurs les chifffres donnés (dévalaisons des individus, recaptures passages à l'amont de l"obstacle) sont faux !! . Peut être faudrait il citer les sources et se renseigner un peu plus sur les résultats des personnes concernés par ce sujet avant de publier.

Cordialement
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MessageSujet: Re: Impact du silure sur l'écosystème du Rhône   Impact du silure sur l'écosystème du Rhône EmptyVen 31 Aoû 2007 - 15:16

Bonjour,

Surpris de tes propos quelques peu agressifs Romainleo.
Nous ne sommes pas habitués à de tels comportements sur notre forum.

romainleo a écrit:


...et que ce n'est pas toi qui a procédé à ce suivi.


Il est pourtant bien spécifié que cette étude a été réalisée par des étudiants en s'appuyant sur des documents.
Leur demander de spécifier qu'ils ne sont pas les auteurs de ce suivi revient au même que si nous te demandions de préciser que tu écris en Francais mais ...que tu n'a pas procèdé à l'élaboration de cette langue.

romainleo a écrit:


Peut être faudrait il citer les sources et se renseigner un peu plus sur les résultats des personnes concernés par ce sujet avant de publier.

Heureusement qu'ils ne doivent pas réaliser une thèse sur Napoléon car ils auraient du mal à le joindre.

Et puis nous avons bien compris : C'est Migado qui a tout fait !
A bon entendeur Salut !


Philippe : Président et Webmaster du Silure ClubImpact du silure sur l'écosystème du Rhône Kvok10

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